jeudi 5 juin 2014

Lorsque le Tenancier éditait — III

André Ruellan : Le Terme
Premier volume de la Bibliothèque Sublunaire.
Tiré à 70 exemplaires sur vergé :
10 hors commerce numérotés de I à X
60 exemplaires numérotés de 1 à 60
(1995)
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Pourquoi donc commencer par André Ruellan ? Ma rencontre avec lui remonte aux premiers temps de mes émissions de radio, au début des années 80. Pour ceux qui ignorent — quelle faute de goût ! — qui est cette personne, rappelons qu’il signa nombre de romans fantastiques dans la collection Angoisse au Fleuve Noir, de SF dans la collection Anticipation chez le même éditeur, tout cela sous le nom de Kurt Steiner, qu’il est l’auteur d’un beau diptyque sous son propre nom, Ortog et Ortog et les ténèbres chez Laffont, qu’il est scénariste pour le cinéma (mais également pour la télévision) et également auteur d’une belle quantité de nouvelles tant fantastiques que de SF. Mais faire l’étalage de sa bibliographie ne suffit pas à justifier que l’on veuille publier un auteur. Outre la vive sympathie que je lui porte, même si je suis un peu en retrait désormais, il faut souligner la qualité des thématiques d’André Ruellan, dont les ingrédients sont la noirceur et l’humour noir. Le Terme, que j’avais choisi pour inaugurer la Bibliothèque Sublunaire, appartient au premier des postulats. On se réservera bien d’en dévoiler le sujet car, même si notre édition est désormais épuisée on a encore la possibilité de la trouver dans un recueil — épuisé lui aussi, mais nettement plus trouvable — intitulé De flamme et d’ombre. L’amateur la trouvera également dans le numéro 121 de la revue Fiction (1963). J’avoue que je suis très proche des univers qu’il décrit. Lorsqu’il m’arrive d’être publié à mon tour, je sais à quel point mes histoires lui sont redevables. Le Terme est une histoire désespérée dans un univers sombre et dont la fin laisse un goût d’amertume…
André m’ouvrit toutes grandes les portes de sa bibliographie. Inutile de vous expliquer en détail que le fantasme de la complétude s’empara de moi et que, malgré l’idée de limiter cette expérience d’édition à quelques publications, j’eus soudainement envie de publier tous ses textes courts. L’aventure de notre astronaute mort allait d’ailleurs continuer grâce à lui vers d’autres rivages giboyeux. Un mot sur le préfacier, Philippe Curval. Si vous êtes familier avec l’univers de la SF, vous ne pouvez l’avoir évité. Sa préface, sensible et intelligente est à l’image de l’écrivain et du critique qu’il est. C’est le complice d’André Ruellan et c’est lui qui s’occupa de rassembler tous ses textes dans le recueil cité plus haut. On le retrouvera au catalogue de l’astronaute mort.

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