samedi 11 novembre 2017

10/18 — Jules Verne : Famille-Sans-Nom




Jules Verne

Famille-Sans-Nom
Introduction et postface par Francis Lacassin

n° 1210
Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Série « Jules Verne inattendu »

317 pages (320 pages)
Dépôt légal : 1er trimestre 1978

Couverture de Pierre Bernard. Doc. DR
Volume quintuple

Sommaire :

Francis Lacassin : Jules Verne et le socialisme clandestin [7-36]
Jules Verne : Famille-Sans-Nom [37-307]
Table des matières [309-317]


(Contribution du Tenancier)
Index

11 commentaires:

  1. Anonyme16:42

    La préface doit être très intéressante :)
    Sandrine relieur.

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  2. Elle est datée, surtout. Lacassin y emboîte le pas de Jean Chesneaux avec son Jules Verne, une lecture politique qui faisait de l'auteur une sorte de révolutionnaire souterrain. En fait, c'est plus compliqué : Verne adhère idéologiquement au "Printemps des Peuples" qui s'est déroulé alors qu'il était encore jeune. Mais lui-même n'a jamais participé à une quelconque entreprise de la sorte. En 48, sa correspondance montre qu'il se tient largement en retrait de l'agitation. En définitive, il est plus sensible à la geste romantique, voire "byronesque" de l'indépendance des peuples que l'on va retrouver tout au long de ses romans et plus spécialement, par exemple dans L'archipel en feu. On s'est complu a chercher en Verne quelque chose de caché, que ce soit politiquement avec Chesneaux ou psychanalytiquement avec Marc Soriano ou les deux avec Marcel Moré... Il est certain que c'est quelqu'un de complexe voire de tourmenté, dont l'inconscient fascine, à s'étaler sur ses écrits. À ce titre, les remarques de Lacassin se révèlent un peu obsolètes. Le rapport de Verne avec le "socialisme" semble le saint-simonisme, très présent à Nantes dont il est imprégné - sans doute malgré lui - avant d'arriver à Paris. De là a faire de Verne un "socialiste", ça dépend comme on voit les chose. Le Saint-Simonisme a inspiré Napoléon III et Freycinet (comme "religion du progrès", en quelque sorte).
    Bref, le texte de Lacassin reste intéressant pour le spécialiste ou l'amateur averti mais je ne suis pas certain qu'il soit si pertinent pour le curieux.

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    Réponses
    1. Anonyme17:16

      Merci Yves pour cette réponse érudite.
      je vois en lisant que j'ai encore à creuser pour replacer Hetzel, Jules Verne, dans le contexte politique de cette époque troublée. ça me fait penser à une vie par procuration un peu, procuration d'écriture. mais on a toujours à lire de toute façon.

      Chouette blog où je ne viens pas assez souvent et où vous ne parlez pas assez de vos avis critiques.
      pas question de le laisser tomber.
      Sandrine

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    2. Cher Sandrine, vous ne trouverez pas vraiment de critique ici, ce n'est pas le genre de la maison, d'autant que le Tenancier de céans, libraire pendant trente-cinq ans en a soupé des nouveautés !
      Pour ce qui concerne Verne, il existe une littérature assez abondante, mais je crois que le meilleur réside dans quelques pages de Julien Gracq...

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    3. Oui, quand l'Oulipo riait…

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    4. Jules11:12

      Ouais, merci pour les précisions.
      De mes lectures de jeunesse me restait l'image d'un Jules Verne cocardier, chauvin, adhérant au pire nationalisme prêt à foncer reprendre l'Alsace et la Lorraine.
      Voilà qui nuance quelque peu.

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    5. Vous devez confondre avec la prose du Capitaine Danrit, mon cher Jules... Cela dit, les textes de Jules Verne ne sont pas exempts d'une certain patriotisme cocardier et ce n'est pas vraiment en cela qu'il se distingue, dans le meilleur et dans le pire. Je pense que se livrer à une analyse des idées politiques verniennes apporterait des déconvenues. Il possède les idées de la bourgeoisie libérale de son époque, aussi bien vis-à-vis du colonialisme que pour les idées de progrès et puis encore dans son aspect "obscur" : le colonialisme, le racisme ("scientifisé" dans les discours géographiques où il puise les éléments de ses récits avec, toutefois, des fulgurances étonnantes)et l'antisémitisme assumé. En somme Verne est souvent passionnant malgré lui, malgré la conduite intellectuelle du personnage. En revanche ce que nous raconte "Les Voyages extraordinaires" est un prodigieux révélateur, un réservoir imaginaire et inconscient très fécond. Pour cette approche-là, je conseille toujours d'en passer — comme j'y faisais allusion dans un commentaire plus haut — par le texte de Gracq et d'y adjoindre le visionnage d'une des films de Karel Zeman, parce que l'univers vernien est indissociable de son illustration (chaque artiste travaillait selon les directives de l'auteur et de Hetzel...)
      En tout cas, c'est de cette manière que je l'appréhende avant tout.

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    6. Jules13:20

      Ouarf ! J'avais oublié l'existence de l'inénarrable Driant dit Danrit.
      Et oui, vous avez la formule idoine, cher Tenancier, celle de la bourgeoisie libérale de son temps doublé d'un imaginaire richissime.
      Mais je le répète, il ne s'agit pour moi que de souvenirs, pour ainsi dire d'enfance, âge où on se fixe sur certains détails.

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  3. Anonyme00:08

    Ohhh re-chouette.
    mais la critique c'est bien aussi, positif.

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  4. "Positif", ça me fait trop mal penser aux carrefours où n'aurait pas aimé traîner Robert Johnson, plus qu'à une sérieuse revue de cinéma branchée Bunuel…

    Mais je vous raconterai un jour une autre histoire (comme se fit traduire Gombrowicz en incipit de deux 10/18), la fois où j'ai hélas assez inconsciemment assisté de mon plein gré, tout récemment, à une réunion de l'équipe éditoriale de "10-18" à l'intention d'impétrant(e)s libraires.
    De quoi vous dégoûter à jamais de prendre en main un (eûûrk, beuârk !) livre (mais elles appellent ça autrement, asteure : voyez le "retravail graphique uniformisé" de la collection…)

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