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jeudi 29 janvier 2015

Quand le Tenancier emballait comme une bête...

Du temps où votre serviteur était encore en pleine activité pour sa librairie, il faisait des paquets quotidiennement, ou presque. Voici un billet exhumé du feu blog Feuilles d'automne qui date du mois d'août 2008. Une occasion pour chacun de faire des travaux pratiques. On voudra bien noter que le chat est encore là et qu'il est toujours aussi collant !

Ah la la ! Si vous imaginez que gagner sa croûte de libraire en chambre, c’est facile tous les jours… Moi aussi, je fais ma comptabilité et toutes ces menues choses qui font le délice du petit commerçant. Rassurez-vous, tout de même, je ne vais pas vous faire le couplet « Ah mon bon Monsieur, c’est ben difficile de nos jours, allez ! ».
Non, aujourd’hui, je vais vous montrer des travaux pratiques : l’art de faire les paquets à la librairie Feuilles d’automne (bonsoir, quelle librairie !).
L’emballage des livres est le passage obligatoire pour mon activité. Quelques envois sont expédiés sous « enveloppe-bulle », mais les trois-quarts le sont selon la méthode que je vais vous décrire ci dessous, pour ma plus grande délectation…


Tout d'abord, il faut bien vérifier que l'ouvrage que vous allez emballer est bien celui que vous destiniez à votre client. Au bout d'une dizaine de paquets, il arrive que l'on s'emmêle quelque peu. La facture et les documents doivent être insérés à cheval sur la couverture pour que la personne qui les reçoit ne les rate pas. (Argol, pousse-toi, le chat !)


Ensuite, vous découpez un morceau de papier kraft aux dimensions de l'ouvrage, ici un in-12° assez facile à emballer, ma foi. (Bon, le chat, t'es gentil, mais tu vas ailleurs, hein ?)


Emballage du livre... (Pff...)


Ne pleurons pas sur le ruban adhésif. Ce n'est pas qu'une question d'esthétique. (La vache, y'a des morceaux de poils de chats coincés dans le scotch, maintenant, purée !)


On passe ensuite à la deuxième couche. Le kraft sert essentiellement à protéger le livre de l'encre du papier journal. Le journal, lui, va servir à rembourrer et rigidifier le paquet. (Un quart de table pour ma pomme et le reste pour le greffier, oh !)


Suite de l'opération...


Découpage d'un morceau de carton aux dimensions du livre emballé. Pour plus de précision, on le fera avec une solide paire de ciseaux et non un cutter dont la coupe est assez erratique et peut toujours taillader vos belles mains d'artistes. (Moi, c'est pas le cutter, c'est les griffes de chats)


Toujours faire en sorte que le crénelage du carton soit dans le sens du pli. Cela permet de plier plus facilement le bout de carton et de l'ajuster au livre. (Pousse-toi, Argol !)


On maintient le carton par de l'adhésif brun. Choisissez une marque assez solide et, si possible, équipez vous d'un dévidoir comme le modèle ci-dessus, qui permet quelques économies, notamment en énervements. (C'est le chat qui a repris le flambeau...)


Consolidation des extrémités. A noter que pour les paquets importants, on peut glisser un bout de carton plié dans cet espace et ensuite le consolider avec de l'adhésif. Les paquets doivent résister aux chocs. La taille du livre implique ipso facto une plus grande proportion de carton et de bourrage. Ainsi, un dictionnaire sera emballé avec du carton à double crénelage et le journal sera remplacé par des feuilles plastiques à bulles. En fait, la quantité de matériel utilisé pour un fort in-4° n'est pas proportionnelle à ce que vous utiliseriez pour un in-12°.


Avant-dernière opération : on recouvre (si le chat veut bien...) le tout d'une autre feuille de kraft, elle aussi découpée sur mesure.


Suite de l'opération...


Un coup d'adhésif pour fermer la feuille. (C'est une impression, ou il prend de plus en plus de place ?)


Idem pour fermer les extrémités...


Il n'y a plus qu'a coller l'étiquette. (Bon, maintenant, c'est le bâton de colle blanche qui est plein de poils de chat. C'est plus un bâton, c'est un bonnet à poils !)


Le paquet est terminé. Il n'y a plus qu'à remplir le bordereau d'expédition qui sera collé par le vaillant guichetier de la Poste à la réception de mes colis.
L'opération peut sembler longue et elle est à déconseiller lorsque l'on expédie des livres de poche ou de peu de valeur. Mais la plupart des livres que je vends ont besoin de cette protection. Il est parfois dommage que, sous prétexte d'économie - cela se joue parfois sur 2,00 € - on renonce à ce type d'emballage et que l'on fasse courir des risques aux livres que l'on a commandé. Il me faut en moyenne un quart d'heure pour traiter une commande, entre la sortie du bordereau et le collage de l'étiquette d'expédition. Il va de soi que mes confrères qui s'occupent de livres de poche ou d'ouvrages courants aient recours aux enveloppes-bulles ou bien aux emballages tout-prêts... La vitesse d'exécution et d'expédition est importante.
Mais, par ailleurs, j'ai la faiblesse de tenir encore à ce type d'emballage qui est un lien entre vous et moi, une manière de vous passer un message, puisque je ne suis qu'un "libraire virtuel" : "merci", et "continuez d'aimer les livres comme je les aime". J'ai remarqué que l'on appréciait.

Euh...

Ah oui ! Si vous trouvez un jour un chartreux dans votre paquet, soyez gentils, renvoyez le. C'est que j'aurais été à la bourre, ce jour là.

jeudi 20 novembre 2014

Napoléon et Paris (et puis les chats, aussi...)

Pas question de pause pour le moment dans ce présent blog, comme il est fait allusion ci-dessous. Mais cette réédition est l'occasion de rapprocher ces deux billets dominés par le coq-à-l'âne. Ils ont été publiés respectivement en juin et en juillet 2008 sous des titres différents dans notre site précédent...

L'auteur de ce blog, jugeant que sa production est un peu élevée et que la moindre panne d'inspiration pourrait nuire au rythme imposé par lui, a décidé de lever un peu le pied avant que de subir d'une manière trop pregnante le vertige du prompt palpitant (équivalent électronique de l'angoisse de la page blanche).
En conséquence, le soussigné va emmagasiner quelques articles et les publier à raison d'un ou deux textes par semaine. Au bout d'un an cela fera tout de même une belle quantité.
Reste que l'envie d'être lu demeure.
Sinon, l'on ne ferait pas de blog.
N'ayant pas les ressources immodérées du marketing, nous nous bornerons à faire preuve d'une astuce qui a déjà fait ses preuves.
C'est François Valorbe, publiant son ouvrage intitulé Napoléon et Paris, qui donne la voie à suivre. L'auteur, ayant décidé d'être lu, s'était renseigné sur les titres les plus vendeurs, d'où icelui nommé ci-dessus - n'ayant du reste aucun rapport avec le contenu.
Désormais, ni Napoléon ni Paris ne font autant recette qu'en 1959, année de parution du livre, chez Losfeld.
Restent les chats.
Nous intitulerons donc ce bref article : «Les Chats de Napoléon à Paris» ce qui va rendre ce blog éminemment populaire et consensuel. Bien entendu, nous mettrons également une photo.





Il y a quelques articles de là, je faisais allusion à François Valorbe…
Voici ce que j’ai retrouvé :
« […] De toute façon Valorbe mérite de passer à la postérité pour un canular digne des meilleurs d’Alphy. Il m’avait apporté des contes qui me séduisirent d’emblée : malheureusement aucun des titres de ces contes ne pouvaient donner son titre à l’ouvrage. Le lendemain, il imagina une préface – stratagème qui était en fait un alibi pour le titre trouvé, Napoléon et Paris :
« Il était une fois un homme qui s’appelait Napoléon. Cet homme habitait Paris. Pour plus de précision, disons que notre héros avait Napoléon pour patronyme et ceci est assez rare, contrairement au prénom fort répandu un peu partout. Le sien de prénom devait être quelque chose comme Bonaparte. Pour plus de précision encore, il est bon d’ajouter que ce Bonaparte Napoléon habitait la petite ville du Kentucky qui répond au joli nom de Paris… Le présent texte n’est qu’un prétexte : celui de donner un titre au recueil. Un de nos amis, des mieux informés en la matière, nous ayant assuré que, best-sellers mis à part, les titres les plus aisément négociables sur le marché de la librairie sont, dans l’ordre, les nominatifs « Napoléon » et « Paris », nous avons pensé qu’il serait vraiment trop bête de passer à côté d’une affaire si belle et si facile. »
Ce livre, à cause de son titre, eut l’insigne honneur de figurer en bonne place dans la vitrine, consacrée à l’épopée impériale, d’un libraire voisin de l’École Militaire. »
On trouvera cet extrait dans :
Eric Losfeld : Endetté comme une mule, ou : La passion d’éditer – Belfond, 1979



Bien sûr, tout le livre est à lire intégralement et plusieurs fois !
Nous y reviendrons un jour, Eric Losfeld est un Personnage qui ne peut pas laisser indifférent…
Je ne possède pas le livre de Valorbe, bien que j’ai croisé ce volume plusieurs fois dans ma carrière professionnelle. Mais je ne désespère pas d’en retrouver un pour ma bibliothèque.
P.S. : Il est généralement d’usage de donner également la page ou se trouve l’extrait. Eh bien non, vous ne l’aurez pas. 
Z’avez qu’à lire le livre en entier !