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vendredi 3 novembre 2023

Quelques livres et Visconti

Le Tenancier ne s’adonne pas qu’à la lecture, il lui arrive de regarder des films de cinéma. Comme il n’a jamais vraiment quitté sa casquette de libraire, ses sens restent éveillés dès que surgissent des livres dans le décor, surtout s’ils sont porteurs d’un signifiant. C’est le cas avec le sketch Le travail, de Lucchino Visconti (Avec Romy Schneider et Tomás Milián dans les rôles principaux), court métrage (46 min tout de même) inséré dans Boccace 70, sorti en 1962. De prime, sachons qu’il s’agit de l’adaptation d’Au bord du lit de Maupassant transposé au milieu des Trente glorieuses, sous-jacente dans les quatre films qui composent ce recueil. Résumons : le comte Ottavio trompe sa femme, Pupe, avec des call-girls en dilapidant des sommes considérables. En représailles, elle tarifiera tout devoir conjugal au prix de ses incartades. À cela, il fallait un décor et des accessoires. Justement, une grande quantité de livres apparaît à l’écran :


Ottavio et ses avocats réunis dans le bureau.
La bibliothèque reste un élément de la distinction bourgeoise, mais certes pas d’un héritage nobiliaire. En effet, les reliures anciennes y paraissent fort rares ce qui nous fait songer que ce fonds-là a été dilapidé. Le comte est dans la dèche et cela constitue même l’un des moteurs du récit. Pour autant, les éditions ne semblent pas contemporaines, on en conclurait alors que l’appauvrissement est antérieur à la dissipation d’Ottavio. L’on n’a pu le saisir correctement dans la capture d’écran, mais un plan ultérieur montre le rayonnage qui devrait se situer en haut à gauche de l’image : il contient un alignement de volumes de la Pléiade, premier signe d’une tentative de réparation d’un fonds perdu par une production industrielle aux apparences prestigieuses. Cela devient également un indice éloquent du cosmopolitisme de Visconti qui, dans ce décor, pose en somme les conditions de ses futurs films : tentative de maintenir son rang au sein d’une certaine modernité, survivance de la culture européenne, etc.


Un des avocats et l’un des chiens d’Ottavio.
On est presque tenté de décrire cette bibliothèque comme garnie de « reliures au mètre ». Les divers plans qui se succèdent dans cette séquence soulignent le contraste entre l’abondance de bibelots dont on se demande soudainement s’ils ne sont pas des copies en stuc. L’omniprésence du livre dans le film empêche de songer à une quelconque impéritie de l’accessoiriste ou du décorateur. Visconti est un homme du livre autant que du cinéma.


Maître Zacchi.
Voici une relégation éloquente : quelques reliures qui semblent plus anciennes disposées à plat sur le guéridon adjacent du bureau. Cachée par l’avocat et une partie de cette table, une pile traîne aussi par terre. Que faire de ces volumes dépareillés qui feraient tache sur le bel ordonnancement de la bibliothèque… Ce peut-être également que l’occupant du bureau, sans doute Ottavio, consulte fréquemment certains de ces ouvrages. La conjecture demeure ouverte… Il n’en demeure pas moins que le rapport au livre, malgré les apparences, reste actif.


Pupe et Ottavio.
Nous voici dans les appartements de Pupe et nous retrouvons quelques volumes de la Pléiade alignés sur la commode, non comme objets décoratifs, mais bel et bien destinés à être consultés, en témoigne l’exemplaire à plat sur le marbre devant l’horloge. Là, le livre continue à ne pas être un sujet bibliophilique, parce que ni la rareté ni la préciosité ne concernent cette collection aux yeux d’un esthète, mais plutôt une compilation pratique telle qu’on la concevait dans l’entre-deux-guerres (la collection naît en 1931), destinée à une clientèle bourgeoise, ce à quoi semble appartenir Pupe.


Ottavio.
Le plan se prolonge un peu ici et l’on croit volontiers que la présence de la Pléiade dans deux séquences n’est pas innocente dans cette production franco-italienne de Visconti, d’une part en raison de la large culture cosmopolite du réalisateur, comme on l’a signalé, mais également parce que ces volumes sont immédiatement discernables (ou peu s’en faut) par un spectateur français en 1962. Ce marqueur, dans le contexte, identifie les origines de Pupe, bien plus que les coups de fil avec son richissime papa…


Pupe.
Vous n’avez rien remarqué ? Mais si ! Cet ouvrage ouvert à plat sur le canapé ? Croit-on encore à l’innocence de la présence de certains livres ici ? Et si tout à coup, puisque nous parlions de modernité, elle ne s’incarnait pas par le surgissement d’ouvrages moins surannés ?


Ottavio.
Eh oui, il s’agit de l’édition allemande du Guépard, de Tomasi de Lampedusa (Piper Verlag — Munich 1959), publiée un an après son édition italienne et deux ans avant le présent film. Pourquoi allemand ? Certainement à cause de la langue natale de Pupe. Au moment où Visconti réalise Le travail, il progresse dans l’élaboration du Guépard, avec les aléas que l’on sait. L’apparition du livre, si elle n’étonne pas tant que cela dans ce contexte nous incite à penser que le « virage viscontien » s’opère déjà depuis un certain temps et que le sketch en est une des primes expressions, un peu avant l’adaptation du Guépard… Abandonnons cela aux exégètes et revenons au livre. Voici une édition quelque peu triviale eu égard à ce que Visconti nous a laissé apercevoir. C’est que l’ouvrage, très récent, on l’a vu, parle aussi de cette décadence de la noblesse qui devient un thème favori du réalisateur. Pourquoi donc Pupe lit un tel livre sinon que pour vérifier l’état de déliquescence sociale dans laquelle est plongé son mari, malgré les apparences ! Il ne s’agit pas d’un livre de poche, mais d’un ouvrage cartonné sous jaquette, qu’on laisse traîner ouvert sur le canapé, plus comme une marque de considération que de dédain, au contraire d’Ottavio qui entre ces deux plans s’assied dessus, le balance au travers du canapé avant de l’exhiber face à nous…


Ottavio.
Une nouvelle fois, retour sur les Pléiade ! Si l’on se fie au code de couleurs des reliures, nous aurions sept ouvrages du xixe siècle, cinq du xxe et trois du xviiie. On pourrait s’amuser à essayer de savoir quels auteurs sont représentés. La chose serait aisée pour qui posséderait un catalogue Gallimard de 1961, ce qui est le cas de votre Tenancier (mais a-t-il du temps à perdre ?) La collection n’est pas si étendue à l’époque, d’ailleurs. L’incertitude demeurerait tout de même, mais le jeu serait amusant…


Pupe.
Ici encore, comme pour Le Guépard, les livres disposés avec négligence sur ce petit meuble suggèrent une pratique quotidienne de la lecture, ou presque, à côté d’un fauteuil qui semble destiné à cet usage.


Pupe.
Le plan se rapproche. On espère lire le titre de l’ouvrage sous la lampe. En vain…


Ottavio.
Autre scène, autre lieu. Ottavio lit et coupe les pages à mesure qu’il avance. Même si en 1961 (date du tournage), il est encore courant de devoir déflorer un livre de cette manière, elle est devenue l’apanage d’éditions plus confidentielles ou en tout cas plus exigeantes. Là, également, l’on nous ménage le suspens pendant un court instant…


Ottavio.
Voilà, Les gommes, de Robbe-Grillet, délivre-t-il un message qui, à travers le parcours circulaire du roman, souligne le revirement des protagonistes du film ? Ne serait-ce pas plutôt l’intrusion de la modernité du Nouveau Roman au milieu d’une adaptation d’une nouvelle très bavarde de Maupassant et dans une série qui fait état des soubresauts qui agitent alors la société italienne ? Ottavio, après tout, ne lit sans doute pas le contenu de la bibliothèque dans le bureau, destinée à l’esbroufe des avocats de passage. Si désinvolte qu’il l’exprime dans ses attitudes, l’on se trouve aux antipodes d’un imbécile, mais au contraire face à un personnage sensible aux modes intellectuelles, avec ce roman encore frais pour les critères des l’époque (1953) et avec la réserve que l’on puisse excuser du léger retard de la découverte, dû à la distance…


Un domestique.
L’acte s’est achevé, les acteurs ont déserté la scène au profit des domestiques qui évacuent les accessoires. Les livres éparpillés à terre témoignent en effet de la désinvolture d’Ottavio, peut-être un peu fiévreuse étant donné les circonstances du récit.


Ottavio, Pupe.
Retour aux appartements de Pupe, sur le fauteuil de lecture. La couverture du bouquin se devine à peine, nous continuons dans le procédé du dévoilement progressif.


Ottavio, Pupe.
Saturn over the water (Le reflet de Saturne, de JB Priestley) … Le livre est tout frais puisqu’il vient de paraître chez l’éditeur londonien Heineman en 1961. Mais pourquoi donc ce roman très « mainstream » mêlant enquête policière et SF sur la pile de Pupe ? Là, on sèche pour de bon sur le choix du titre, toutefois un peu moins sur sa nationalité, après l’identification « bourgeoise » de La Pléiade. Après la maîtrise du français à travers une collection de langue française (La Pléiade), un ouvrage italien traduit en allemand (Le Guépard), il fallait bien un bouquin en anglais pour achever ce panorama du multilinguisme et du cosmopolitisme qu'il sous-tend. On hasardera que le sujet trivial du roman complète un portrait de lectrice éclectique et l’on s’arrêtera là dans la conjecture… On notera encore le soin apporté à l'éclairage qui tombe précisément sur le titre.


Pupe.
Nous approchons de la fin du sketch et pour ce qui concerne le livre, nous aboutissons à la coda par la réapparition des Pléiade, toujours dans la chambre de Pupe, presque à portée de lit, au mur opposé. La collection aura achevé une sorte de Grand Tour, une boucle qui évoque la restauration d’un ordre après la dissipation momentanée des protagonistes, le reste, le sordide, est du ressort des humains. 
Évidemment, cette digression, assez longue et pour laquelle on espère être pardonné, ne prétend pas à l’analyse filmique, mais seulement à signaler que votre bibliothèque a beaucoup à nous dire, et encore plus lorsque l’on en devient le « monstrateur » ou le démiurge.

samedi 23 septembre 2023

Cigarettes et whisky et p’tites pépées

Je sais que le tabac c’est mauvais pour la voix
On dit que l’alcool c’est pas bon pour le foie
Quant aux petites pépées c’est fatal pour le cœur
Les trois à la fois, y a pourtant rien de meilleur !


Cigarettes et whisky et p’tites pépées
Nous laissent groggy et nous rendent tous cinglés
Cigarettes et whisky et p’tites pépées
C’est ça la vie mais c’est bon de les aimer


J’ai d’abord fumé pour faire comme les copains
J’ai pris une beauté pour faire mon petit malin
J’ai bu dans son verre, elle a bu dans le mien
Puis j’ai bu tout seul quand j’ai eu du chagrin


Cigarettes et whisky et p’tites pépées
Nous laissent groggy et nous rendent tous cinglés
Cigarettes et whisky et p’tites pépées
C’est ça la vie mais c’est bon de les aimer


Les femmes et le tabac, je l’ai souvent constaté,
A peine allumés, ça s’envole en fumée
Mais j’y ai pris goût, vite un whisky, mon gars,
Une blonde à mes lèvres et l’autre dans mes bras


Cigarettes et whisky et p’tites pépées
Nous laissent groggy et nous rendent tous cinglés
Cigarettes et whisky et p’tites pépées
C’est ça la vie mais c’est bon de les aimer


Quand mon ange gardien, en se croisant les ailes,
Me dira : Tu viens, là-haut y a du soleil
Un dernier mégot, le verre du condamné
Un baiser de Margot et vive l’éternité !


Cigarettes et whisky et p’tites pépées
Nous laissent groggy et nous rendent tous cinglés
Cigarettes et whisky et p’tites pépées
Bye bye la vie... y a plus rien à regretter !

(François Llenas, Jacques Soumet et Tim Spencer)

dimanche 17 septembre 2023

Le policeman 416



— Hop ! policeman… que diriez-vous policeman, si l’on vous demandait de lever les yeux jusqu’à ce mur qui est devant vous, et de donner votre opinion ?
— Je dirais, gentleman, que c’est là une question saugrenue, qu’il ne m’est pas nécessaire d’examiner…
— Que diriez-vous, policeman, si on vous faisait remarquer que ce mur immensément vieux est muni, dans sa partie supérieure, de crampons qui forment une véritable échelle, par laquelle on peut monter sur les toits ?...
— Je répondrais que ce n’est pas là un chemin d’honnête homme et je conseillerais à qui me parle de passer son chemin…
— Que diriez-vous, policeman…
— Que diriez-vous, gentleman, si je vous invitais à faire demi-tour et à déguerpir ?
— Que diriez-vous, policeman, si je refusais de partir…
— Que diriez-vous, vous-même alors, si je vous arrêtais ?...

Page 237, chapitre 19 : Le policeman 416, in : Le pendu de Londres, par Pierre Souyestre & Marcel Allain – Fantômas 4/VII, éditions Robert Laffont, 1962 — Le volume que tient Mylène ci-dessus…

jeudi 9 février 2023

Margot lit

Image tiré de Margot veut lire, texte de Michael Heinze, images de Katrin Strangl, éditions être, collection l'étrangeté, 2008 (2003 pour l'édition originale), album cartonné sous jaquette sobrement illustrée (comme tout l'ouvrage), 12x17 cm.

jeudi 7 octobre 2021

Errol filme (mais pas que)


« Je ne sais pas pourquoi j’écris, à moins que ce ne soit pour me prouver quelque chose. Avant de devenir acteur, je mourais pratiquement de faim à force d’essayer de vendre mes histoires. Je suppose que j’ai toujours eu ça en moi et que je l’aurai jusqu’à la fin. Parfois je me demande pourquoi je me décarcasse à passer des nuits entières à mon bureau. Je n’ai jamais réussi à trouver une réponse satisfaisante à cette question »
 
Errol Flynn

Biblio piquée à Wikipedia :

Beam Ends, New York, Longmans, Green and co, 1937, (traduction française : Princes de la bourlingue, éditions Ouest France, 2003) — Récit autobiographique

Showdown, New York, Sheridan House, 1946, (traduction française: L'Épreuve de vérité, Le Serpent à plumes, Paris, avril 2009  — Roman

My Wicked, Wicked Ways, New York, Buccaneer, 1959, (traduction française ; Mes 400 coups, Éditions Olivier Orban, 1977 / réed. J'ai lu, 1979 / rééd. Séguier, 2020) — Autobiographie

Moi et Castro, suivi de ce qui m'est réellement arrivé en Espagne, éditions du Sonneur, 2019.

vendredi 21 mai 2021

Où est

L'alter ego de Pierre Rayan projette son ombre entre les rayonnages de livres tandis que son moi réel s'enchaîne au clavier dans la rédaction de romans noir au clacissisme trompeur. Guettez, bonnes gens, sa désoccultation !

— Où est-ce que tu as bien pu voir ça ? Fais-un effort… Concentre-toi, fouille au plus profond de ta mémoire, il n’y a pas trente-six endroits où tu as pu le voir. Essaye de te souvenir.
—  Non ! Non ! Je n’y arrive pas. J'ai beau me creuser le cigare, pas moyen. C’est flou… Pas certain. Je crois que c’était…Mais ! Non ! Aucune chance. À moins que…C’était peut-être…Même pas….
— Rappelle-toi. Tu devais avoir une dizaine d’années, guère plus.
— Oui je vois bien. Je visualise bien cette couverture rouge, ce dos sur lequel est écrit le nom en lettres dorées, cette sorte de globe terrestre dans le bas. Mais cela ne me dit pas où j’ai bien pu consulter cette encyclopédie.
Essayer de rassembler ses souvenirs !. Pas simple quand votre mémoire foutait le camp. Depuis...depuis quoi déjà ? On me l'avait pourtant dit. Je crois même qu'on avait « fêté » mon arrivée ici. Quinze berges que je végétais ici. Quinze piges que mes hémisphères se renvoyaient mes questionnements, que mes synapses couraient dans tous les sens pour ramener quelques bribes de souvenance, avec l'aide de mon infirmière. Chaque jour, elle me présentait des photos…Des…des…Bref elle m’aidait, elle faisait de son mieux. Le truc dont elle me parlait, je m'en souvenais, oui ! De l’avoir feuilletée, d’avoir cherché dedans…Mais alors de savoir si c’était chez ma grand-mère, chez mes parents ou à la bibliothèque…j’en étais bien incapable. Il me semblait que c’était vendu en magazine, des revues pas très chères pour l’époque. Ce que je voyais, c’était plutôt un recueil, un gros volume qui regroupait je ne sais combien de numéros, sur tous les sujets.
Mon infirmière revint à la charge le lendemain. Elle était comme ça, toujours à rabâcher pour que là-haut cela se débloque. Elle ne faisait pas les choses à moitié, elle avait carrément ramené un volume de « Tout l’Univers ». Elle me le donna à consulter, des pages au hasard. Sur les volcans. Des photos, un encart d’un jaune criard…J’étais subjugué. Je parcourus le volume et je retombai en enfance. Une certaine nostalgie m’envahit, j’en avais presque les larmes aux yeux. Mais toujours ce blocage. Je levai mon visage vers elle, les lèvres pincées. Je hochai la tête de droite à gauche. Elle me sourit et me laissa l’ouvrage pour la soirée. Ce que je ne savais pas, c’était pourquoi elle voulait que je me souvienne de ce machin. Pourquoi voulait-elle que je lui en parle ? Demain je lui poserai la question, ou pas. On verra.
Ce matin pas d’infirmière. Ni de personnel soignant. Devant moi un type. Un jeune gars, un gamin. Qui était-ce ? Il me parlait comme si on se connaissait, comme si on était des familiers. Son visage me disait vaguement quelque chose. Je ne faisais même plus d’effort pour me souvenir. Je gardais le volume que mon infirmière m’avait offert serré contre ma poitrine. L’inconnu n’arrêtait pas de parler. Je l’écoutais par politesse. Il rabâchait plus qu'il ne parlait. La même phrase encore et encore. Et puis tout me revint ! Le gus en face de moi n'était autre que moi-même à dix piges! Je me souvenais maintenant où j’avais lu cette encyclopédie, chez ma grand-mère paternelle ! Au milieu des Cousteau et autres Reader’s Digest. L’odeur qui se dégageait de cette pièce, mélange de vieux papiers et d’autre chose. Il m’en avait fallu du temps pour me défaire de ce blocage.
Mon infirmière revint le lendemain. Elle fut heureuse de savoir que j'avais retrouvé la mémoire. Elle sautait presque de joie. Elle me fit une demande un peu particulière à laquelle je ne m'attendais absolument pas. « Maintenant que vous avez retrouvé la mémoire, et si vous m'écriviez un petit texte sur vos souvenirs concernant cette encyclopédie ? »

Pierre Rayan