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vendredi 1 février 2019

Pourquoi et où il faut signer

Arrêtons un instant le cours paisible (trop peut-être, mais tant pis) de ce blog pour attirer l’attention du lecteur sur une pétition. D’ordinaire, on estime peu ce genre de phénomène sur internet qui consiste principalement aux sites qui les proposent de se faire un fichier de prospects à revendre et qui vous emmerdent à l’infinie avec des spams. Par ailleurs, cette demande de signature ne réclame aucunement une position politique sinon celle qui consiste à infléchir une politique patrimoniale (mais nous ne nous proclamons pas pour autant "apolitique"). On vous convie à soutenir le projet de sauvegarder les ruines du manoir de Saint-Pol-Roux. Vous en trouverez ci-dessous ainsi que l’adresse où apposer votre signature…

« Ce château par moi conçu, des équipes l’érigèrent, dont les bras multipliés devaient ressortir à mon buste, alors pareil au buste à greffes de Bouddha. Le rêve se fit chose et la chose personne, par osmose, dans un aller-retour si prompt de boomerang que les pilleurs d’épave de la dune se demandent si j’habite le Manoir ou si le Manoir m’habite, ou bien si l’on s’habite simultanément, nous interpénétrant de par l’inceste de la possession. »
Le nom de Saint-Pol-Roux, poète qui participa activement à la croisade symboliste à la fin du XIXe siècle et dont l’œuvre influença durablement André Breton et le surréalisme, est indissociable du Manoir qu’il se fit bâtir à partir de 1903 sur les hauteurs de Camaret (Finistère) et qui devint, dès l’été 1905, sa demeure irrévocable.
Saint-Pol-Roux l’avait conçu en poète, selon son rêve. Ce fut son Hauteville House. C’est pour le Manoir du Boultous – ainsi le nomma-t-il d’abord, avant de le rebaptiser Manoir de Cœcilian, du nom de son fils aîné mort sur le front à Vauquois en 1915  – que Segalen rapporta de Tahiti les bois de la Maison du Jouir de Gauguin. Le peintre Georges Rochegrosse y avait peint, à fresque, le poète en dieu de la mer. Saint-Pol-Roux y reçut de nombreuses personnalités littéraires et artistiques. Ainsi André Breton lui rendit-il visite en septembre 1923 ; puis vinrent régulièrement Max Jacob et Jean Moulin, alors sous-préfet de Châteaulin. Max Jacob et Jean Moulin dont la mort de Saint-Pol-Roux, le 18 octobre 1940, devait préfigurer le destin tragique.
Car le Manoir, auquel toute sa vie il resta attaché, fut aussi le témoin de l’Histoire et de ses catastrophes. Un soldat allemand y avait pénétré dans la nuit du 23 juin 1940 et, après avoir assommé le poète, y assassina Rose, la fidèle servante, et violenta Divine, la fille du poète. Quelques jours plus tard, la barbarie nazie fit de nouveau irruption dans le Manoir pour saccager, déchirer et brûler une grande partie des manuscrits inédits de Saint-Pol-Roux. Peut-être ne lui avait-on pas pardonné d’avoir, l’un des premiers, dénoncé dans sa Supplique du Christ en 1933 les violences antisémites de l’Allemagne hitlérienne. Ce fut le crime de trop et Saint-Pol-Roux en mourut à l’âge de 79 ans. Le Manoir de Cœcilian fut alors réquisitionné et occupé par les nazis, puis bombardé par les alliés en 1944.
Les ruines, après guerre, portaient les stigmates de l’Histoire, mais une restauration restait encore possible. Divine Saint-Pol-Roux, dans l’espoir de voir naître un jour un musée dédié à l’œuvre et à la mémoire de son père, fit don du Manoir à la municipalité de Camaret. Aucun projet ne se concrétisa et les années passant les ruines se ruinèrent davantage (voir des photographies des différents états du Manoir ici).
Aujourd’hui, il ne reste plus que quelques pierres et des vestiges de murs et de tourelles, offerts aux intempéries océaniques et aux piétinements des touristes. Aujourd’hui, comme hier, les pouvoirs publics n’envisagent aucune action pour sauvegarder ces ruines qui sont une part de la mémoire de Camaret, de l’Histoire et de la Poésie.
Nous refusons la fatalité et croyons qu’il est encore possible de sauver les ruines du Manoir de Cœcilian de la disparition.
Signons, nombreux, cette pétition afin d’alerter les pouvoirs publics et de commencer à agir, enfin !
Pour en savoir plus sur Saint-Pol-Roux, cliquez ici ou rendez-vous sur le site de la Société des Amis de Saint-Pol-Roux.

Et pour signer, allez donc voir par
 

dimanche 18 mars 2018

L'impossible représentation

On va le constater, en juin 2009 sur le blogue Feuilles d'automne, votre Tenancier n'hésitait pas à payer de sa personne pour vanter les mérites des Amis de Saint-Pol-Roux. C'est sans vergogne aucune qu'il récidive en l'an de grâce 2018, toutefois en ne montrant pas les pénibles transformations subies par son corps, illustrant le fait que la vieillesse est bien un naufrage.



Dans ce billet, le Tenancier a décidé de s'impliquer vraiment. Ainsi, enchanté de la publication du n° 4 de Bulletin des Amis de Saint-Pol-Roux, il a décidé de montrer sa joie et son enthousiasme. Respectueux de l'exactitude en matière de bibliophilie, il a cependant essayé de coller de près à la thématique de ce numéro : l'impossible représentation...


Pour toute commande et tout renseignement au sujet de ce bulletin, il suffit, bien entendu de cliquer sur le site Les Féeries Intérieures (désormais, en 2018, il vous faut aller au site des Amis de Saint-Pol-Roux).
On est prié d'être indulgent avec le physique du Tenancier, lequel vient à peine de recommencer à faire un peu de sport. Enfin, dites-vous qu'il a toujours des carrés de chocolat, mais qu'ils ont un peu fondu dans le paquet.



Vous pensez bien que l'on se serait gardé d'inscrire cet ancien billet au programme de nos rediffusions si le hasard objectif, qui sert les poètes et les malfaiteurs, n'avait déposé chez nous récemment la nouvelle formule du Bulletin des Amis de Saint-Pol-Roux, qui reprend les anciens fascicules dans une édition diablement plus soignée. Le Tenancier vous recommande d'accorder un peu de votre temps à une telle entreprise — à une magnifique entreprise même. Malice de l'expéditeur ? L'exemplaire, limité, porte le n° 69...
En tout cas, que l'on ne s'imagine pas le Tenancier recommencer ce genre de publicité, ou alors en le payant trrrrès cher.
En attendant, voici la couverture, fort belle, du nouveau bulletin.