dimanche 9 octobre 2016

Scène de la vie privée du Tenancier

« — Pfff !...
— Bon, d'accord, on est dans les embouteillages, mais ce serait bien que tu arrêtes de grogner, hein ! C'est fatigant ! Parlons au moins d'un truc sympa, non ?
— Euh... tu as bien dormi ?
— Ta gueule. »

lundi 3 octobre 2016

Une visite au Tenancier

Le type m’attendait dans un des fauteuils du salon.
— « C’est vous, le Tenancier ? Sa voix émanait de derrière une main aux doigts marron de jus de clopier et une paresseuse volute bleutée.
— Qui le demande ?
Le type jette une carte plastifiée en travers de la table basse. Il a mal évalué son jet et la carte atterrit par terre. Après m’être baissé, je lis :

Service des Vermotiseurs

Direction des calembours

Bureau des dissonances

Service des recouvrements



On est prié de prêter assistance à tout porteur de la présente carte

Pas de nom. Le type semble avoir deviné :
— Vous n’avez pas besoin de savoir.
— Et le fait que vous picoliez dans mes verres ?
— Un des agréments du métier. Vous savez pourquoi je suis là ?
— Ouais.
— Ah…
— Vous venez cloper dans le salon alors que j’ai pas de cendrier, vous bourrer la gueule alors que j’ai pas un rond pour refaire le plein et, visiblement vous l’êtes assez — bourré — pour même pas savoir balancer une carte sur la table sans vous planter. Juste une question, comme ça : c’est pour m’impressionner ou vous me prenez pour un impresario ? C’est fou ce que je suis curieux, du coup, parce que je ne sais pas pour quel spectacle je pourrais vous proposer, si j’étais ce genre de gars. Clodo, lecteur de Céline ? Remarquez, ça revient au même, non ?
— Vous posez beaucoup de questions…
— Sans blague ? Entre nous, je suis plutôt timide d’ordinaire, mais quand un déchet vient camper sur mon canapé, je ne sais pas… ça doit me désinhiber.
— Vous avez tort de me parler comme ça.
— Alors, on va se dire que les torts sont partagés, voilà ! Et comme on est dans une spirale d’amabilités, le monsieur il va se lever, me dire au revoir et puis…
— Je viens parler de George WF Weaver.
— Qu’est-ce qu’il a, George ?
— Vous avouez que vous êtes en relation avec lui ?
— Et alors ?
— Vous savez que c’est un pseudonyme ?
— Rrrhhôô sans blague ? Bon, c’est pas le tout, mais comme je le disais à l’instant, le monsieur, il va se barrer…
Le type se lève calmement, jette son mégot par terre et l’écrase.
— Ce n’est pas bien, ce que vous faites, de résister comme ça. Nous à la Brigade, nous sommes plutôt à la coule, vous savez. On vient, on constate, on verbalise éventuellement et on s’en va. Bien sûr, si vous êtes de mauvaise composition ça peut aller plus loin.
— En admettant — je dis bien “ en admettant ”, hein — que vous n’êtes pas une version pouilleuse d’une escroquerie quelconque, j’aimerais biens avoir de quoi vous parlez.
— De ses calembours.
— Oui, il en fait. Et alors ?
— Eh bien on verbalise !
— Bien. Je crois qu’on va y passer la nuit si je ne mets pas les forceps. Vous respirez un bon coup et vous m’expliquez.
— Ahem… Le dénommé George WF Weaver, pseudonyme d’un pervers notoire sévissant sur votre blog et quelques autres s’est rendu coupable d’une trentaine d’à peu près et pas moins d’une dizaine de calembours de Stade Quatre, les pires. Notre service de recension a beaucoup travaillé à cette occasion. Vous savez je disais tout à l’heure “ on constate, on verbalise, on s’en va ”, là je suis bien obligé de dire que nous allons passer directement à une étape...
— “ On s’en va ” ?
— Non : “on verbalise”.
— En quoi ça me concerne.
— Oh, vous savez, ça c’est un peu de votre faute. Vous déclarez tout net sur votre blog que vous êtes solidaire des propos que vous laissez passer. C’est tout à votre honneur, mais comme nous ne pouvons atteindre l’auteur de l’infraction, nous sommes bien obligés d’adresser nos procès-verbaux à un responsable, c'est-à-dire vous.
— Vu votre dégaine, ça ne doit pas porter loin. Je veux bien faire l’aumône, cela dit. Ce qui m’emmerde le plus, ce sont toutes les simagrées qu’on est obligé de supporter pour en arriver là. Et puis, quand même, vous êtes entré par effraction chez moi.
— La Brigade a tout pouvoir en cas de constat d’infraction. C’est dans le Code.  
— Combien ?
Le type sort un papier miraculeusement immaculé de sa poche, une vision qui touche à l’épiphanie, tellement elle est improbable. Je lis. Je défaille.
— Vous vous foutez de moi ?
— Oh vous savez, je suis fonctionnaire.
— Lequel de mes potes vous a commandité pour ce canular ?
— Personne, je vous l’assure.
— Allez vous rasseoir, je reviens ».
Le type se retourne pour regagner mon fauteuil déjà dégueulassé. Il s’arrête distraitement, toujours en me tournant le dos, et prend un paquet de tiges dans sa poche. Je ne lui laisse pas le temps d’en allumer une parce que je le fais à coup de bouteille sur son crâne. Le type s’écroule. J’ai juste le temps de l’attacher et de le bâillonner qu’il reprend connaissance. Ces petits yeux en boutons de bottine tournent dans tous les sens.
J’empoigne le téléphone :
— « Les gars, j’en ai eu un. Faut que vous radiniez pour me donner un coup de main. Vu qu’on a un jardin, ici, ça va être plus facile… Ouais… Ouais… non, ça va j’ai une bêche ».
Je raccroche. La Brigade des Vermotiseurs ne vas pas tarder à prendre le relais : Otto et George vont venir achever le type à coups de calembours. Après, ce n’est plus qu’une formalité, la chair attendrie se décomposera mieux au fond du potager.

dimanche 2 octobre 2016

10/18 — Jack London : Les vagabonds du rail




Jack London

Les vagabonds du rail

Traduction de Louis Postif
Préface de Francis Lacassin

n° 779

Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Série « L'appel de la vie »
Volume triple

Édition de 1973

309 pages (320 pages)
Couverture de Pierre Bernard
Dépôt légal : 2e trimestre 1973
Achevé d'imprimer : 27 avril 1973

TABLE DES MATIÈRES

Préface : Une épopée de la faim, par Francis Lacassin [9 — 38]

Les vagabonds du rail [27 —435]

Printemps 1976 — Liste alphabétique par nom d'auteur des ouvrages disponibles [314 — 320]



Édition de 1976
(Le cartouche 10/18 est légèrement plus clair)

309 pages (320 pages)
Couverture de Pierre Bernard
Dépôt légal : 2e trimestre 1973
Achevé d'imprimer : 14 juin 1976

TABLE DES MATIÈRES

Préface : Une épopée de la faim, par Francis Lacassin [9 — 38]

Les vagabonds du rail [27 —435]

Printemps 1976 — Liste alphabétique des ouvrages disponibles au 31 juillet 1976 [312 — 320]


(Contribution du Tenancier)
Index 

samedi 1 octobre 2016

C'est bien triste


L'assemblée écoutant le discours de Georges WF Weaver

Dix ans après avoir émis sa devinette imbitable dans les colonnes du Retour du Tenancier, George WF Weaver tente de convaincre les habitués du blog qu’il ne se souvient plus trop de la solution ni même de la façon d’y parvenir. La nouvelle jette le trouble dans l’assistance qui va manifester son mécontentement et provoquer un certain désordre dans les rues, prenant même à partie un groupe de diplomates du Moustachistan qui passaient par là. L’affaire n’en reste pas là et l’incident diplomatique, les crispations qui en résultent, amènent à un conflit larvé qui va durer trente et un ans, avec quelques escarmouches violentes. La responsabilité de George établie dans l’origine du différend, le Moustachistan réclame son extradition, ce que notre gouvernement refuse. Par précaution, George change d’identité et est même tenté de changer de genre… L’affaire trouve sa résolution lorsque le blog Le Retour du Tenancier lance un appel international et solennel aux Nations Unies qui, dans une ultime et lucide résolution, confère au Tenancier le titre de Maître du Monde. ArD, Béatrice et Otto Naumme rigolent doucement dans leur coin et complotent immédiatement pour renvoyer le Tenancier à la cuisine faire d’excellents riz au lait, au demeurant. Quant à George, errant à la surface d’une terre aride et sans pitié, il se convertit à la contemplation et se fait appeler Shri George. Sa biographie tardive exprime des regrets sur son impulsion à confier des devinettes imbitables au blog du Tenancier, abusant ainsi de la naïveté naturelle d’icelui. Le mal est fait. George expie, le Tenancier est exilé aux fourneaux, ArD, Béatrice et Otto se partagent les restes comme de vulgaires Mérovingiens.
C’est bien triste. 

lundi 26 septembre 2016

Une devinette imbitable de George

— « Jamais l'on ne pourra la trouver, celle-là... »
George se vante, mais il a peut être des raisons, après tout, car voici sa devinette :

Que donc quiconque soucieux de son rang pipoleux pourrait préférer à la cour d'assise ?

Ne demandez pas au Tenancier, il est maintenu dans une répugnante ignorance par le dit George...

dimanche 25 septembre 2016

Bibliothèque post mortem

Une bibliothèque est-elle transmissible ?
Tout dépend du sens dans lequel on entend cette notion. Est-ce simplement le legs d'une bibliothèque, bien meuble dont la cession est sanctifiée par le notaire, lequel a bien noté l'estimation et réparti les lots avec les quotes-parts de chaque héritier ? Est-ce l'héritage intellectuel ou sensible qui va s'abîmer dans les méandres des intérêts privés et de l'administration culturelle, comme la bibliothèque de quelques écrivains vendues à l'encan entre le bidet et le face-à-main ? Oui, alors, ces bibliothèques sont parfaitement transmissibles, fissibles et dispersables ou thésaurisées, selon l'appétit et le caractère de ceux qui vont la recueillir. Enfin, il y aurait cette notion impalpable selon laquelle une bibliothèque transmettrait l'esprit de son propriétaire au-delà de la mort, idée séduisante pour un roman fantastique, en une sorte de contamination sublimée par l'idée du livre. L'idée fut développée récemment dans les commentaires d'un article de Henri Lhéritier, sur son blog. Je m'autorise ici à reprendre mon commentaire à ce sujet, en le développant un peu :
C'est bien parce que le livre est assez rétif au phénomène de contamination qu'il est attirant. Pas envie de partager ma bibliothèque posthume, et surtout pas par transmission héréditaire, pour ma part. Que mes filles se débrouillent pour constituer la leur - éventuellement de piocher ce qui leur plaît dans la mienne, une fois défunt - et ainsi ne pas porter le fardeau de livres inutiles par simple pavlovisme. L'idée de cette transmission d'un esprit serait intéressante si l'on considérait qu'une bibliothèque se fige durant le règne de son possesseur, se bornant à un rôle d'accumulation et suivant une ligne intellectuelle impavide dans les acquisitions. La révolution véritable n'arriverait qu'au moment qui suivrait le legs, pâte levée par l'esprit du légataire qui retomberait mollement par l'habitude, la routine des acquisitions, en attendant le décès du nouveau propriétaire. Révolutions cycliques de palais, suivies de grands sommeils paradoxaux, chargées d'un héritage subtil, ou d'une malédiction...
Oui, sauf que l'on observe qu'une bibliothèque est une sorte de vaisseau de Thésée, un organisme multicellulaire et volontiers sénescent, Henri Lhéritier en témoigne parfois dans les textes qu'il commente sur son blog, issus d'une bibliothèque entière rachetée et explorée avec curiosité, même dans les ouvrages largement obsolètes. En définitive, un legs de bibliothèque est une chose morte parce que l'esprit qui l'animait n'est plus là. Je le constate parfois quand j'acquiers professionnellement une bibliothèque : qui me dira (sauf, quelquefois, les notes !) ce qui avait grand prix pour le lecteur ? Lequel a été commencé et puis abandonné, surtout maintenant que l'on ne coupe plus les livres ? Lequel est tombé dans le désintérêt, lequel avait été redécouvert ? Oui, certes, l'ensemble peut être intéressant, mais le dialogue est rompu. La personne est morte et ne vous fera pas part de son dialogue intime avec sa bibliothèque. Du reste cette intimité est-elle transmissible, peut-on parfois partager l'immense apaisement que peut procurer la vision de sa propre bibliothèque sans que l'envie prenne même de saisir un quelconque volume ? Vous découvrez cette acquisition comme une sorte de coquille vide et vous découvrez ces ouvrages avec votre propre sensibilité, avec un pincement, un petit déchirement au cœur, parfois, certes. Le plus cruel est parfois de découvrir quelques traces intimes livrées entre les pages... des dessins d'enfants, des photographies oubliées, tout cela ne vous contera de toute façon qu'une absence. Tout cela demeure obstinément silencieux, le vaisseau de Thésée s'est échoué. C'est fini. Les livres seront dispersés et ne diront pas plus que ce qu'ils sont censés dire. C'est, du reste, une chance pour ceux qui en feront l'acquisition. Henri Lhéritier pourra lire encore ces feuilles fanées et en faire éclore quelques-unes unes et nous captiver sans que l'ombre de son précédent propriétaire brouille les cartes.
La bibliothèque d'un défunt est un humus.
Plus grave, et à un autre niveau, est le cas de la transmission d'une bibliothèque de travail...

Ce billet, inspiré de celui d'Henri Lhéritier sur son blog, défunt comme son propriétaire, a été publié sur le blog Feuilles d'automne en janvier 2009. Depuis, j'ai appris à vivre avec l'héritage de la bibliothèque d'un être que j'aimais et appris la douceur de l'amertume, celle qui vous rappelle chaque jour qui vous avez perdu. Ceci est un billet dédié à ma mère, qui a su encore me donner une leçon sur mes certitudes. J'aurais préféré attendre encore.

mercredi 21 septembre 2016

Nick Carter, vous croyez ? Moi, j'aurais plutôt dit John Carter...
(Petit jeu pour prolonger l'été)


Peu importe, d'ailleurs. En revanche votre Tenancier vous demande dans quel film on trouve cet opuscule...

(Comme d'habitude on vous prie de répondre dans les commentaires en laissant votre nom ou un pseudo)

Une historiette de Béatrice

Un habitué consulte tranquillement son rayon de prédilection. Elle entre en trombe, après avoir flambé la porte.
— « Bonjour madame. »
Elle ne répond pas.
— « Est-ce que vous avez Frankestein ?
— Non madame, désolée.
— Mais Frankestein le vieux !
— Non, désolée.
— Moi j’en ai déjà cinq ! » Crie t-elle avant de ressortir en flambant la porte.
Nous nous regardons avec le client.
— « Vous devez parfois vivre de sacrés moments… ».
En effet.

10/18 — Jack London : Radieuse aurore




Jack London

Radieuse aurore

Traduction d'Alice Bossuet
Préface de Francis Lacassin

n° 815

Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Série « L'appel de la vie »
Volume quadruple

435 pages (448 pages)
Couverture de Pierre Bernard
Dépôt légal : 4e trimestre 1973

TABLE DES MATIÈRES

Préface : Un voyage initiatique : des glaces polaires à la civilisation concentrationnaire, par Francis Lacassin [7 — 24]

Radieuse aurore [27 —435]

Automne 1976 — Liste alphabétique des ouvrages disponibles au 31 décembre 1976 [439 — 446]


(Contribution du Tenancier)
Index 

mardi 20 septembre 2016

Déviationnisme, canal hystérique


« Fiers Gaulois guettant l'arrivée des chemins de fer grâce au Plan Freycinet »
ou
« Le progrès en Marche »

(Allégorie d'Évariste-Vital Luminais)

Hommage à la Ve République

Loin de la tièdasserie ordinaire et vertueuse que nous déversent certains blogs de librairie, on voudrait rappeler ici l'existence passée d'un libraire turbulent : Gustave Arthur Dassonville.
On connaît de lui la petite revue pamphlétaire qu'il diffusait par la poste : Le Brûlot, coups de gueule exprimés non sans talent.
Cela donne encore des envies... d'autant que les prétextes actuels ne manquent pas.
On trouvera ci-dessous une des ses publications qui donne un petit aperçu de sa vigueur :


Comment ? Vous ne trouvez pas cela subversif ?
Mais, c'est que vous n'avez pas lu le prière d'insérer, alors :



Il n'existe pas grand chose de consistant à l'heure actuelle sur le web à son propos. Si un lecteur de passage connaît un livre sur Gustave-Arthur Dassonville ou Le Brûlot, on le prie de bien vouloir nous l'indiquer.
Addenda sur mon bidet : Voilà une affaire qui ne traine pas car, merci Sandrine, voici une occasion d'en savoir plus ici, grâce à Éric Dussert.
Évidemment, le document présenté fait partie des archives personnelles du Tenancier et n'est donc pas en vente...

(Ce billet, revu, a été publiée sur le blog Feuilles d'automne en décembre 2008)

lundi 19 septembre 2016

Dédicace du premier album des Frustrés


À celui à qui je dois tout(1)



(1) Ça ne coûte pas cher et ça fait plaisir à des tas de gens.

10/18 — Jack London : Martin Eden




Jack London

Martin Eden

Traduction de Claude Cendrée
Préface de Francis Lacassin

n° 776

Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Série « L'appel de la vie »
Volume quadruple

447 pages (448 pages)
Couverture de Pierre Bernard
Achevé d'imprimer : 22 novembre 1974
Dépôt légal : 2e trimestre 1973

TABLE DES MATIÈRES

Préface : Jack London n'était pas Martin Eden mais il le devint, par Francis Lacassin [5 — 10]

Martin Eden [11 —447]


(Contribution du Tenancier)
Index 

samedi 17 septembre 2016

Bout de Cévé & titres inspirés

De 1982 à 2000 (avec des interruptions) votre Tenancier à tenu une émission sur la SF, sur Radio Libertaire, dont le titre a parfois changé. Il y a eu, entre autres :
— Vous Avez Dit Bigeard
— Bienvenue Chez Les Maîtres Du Monde
— Les Gros Niquent Les Martiennes.
Mais, au fond, c’était toujours la même émission.

10/18 : Le Deux — Revue d'Esthétique 1980. 1/2




Le Deux
Revue d'esthétique 1980. 1/2

n° 1393

Publié avec le concours
du Centre Naional de la recherche scientifique
et du Centre National des Lettres
Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Volume sextuple

434 pages (448 pages)
Couverture de Pierre Bernard
Dépôt légal : 3e trimestre 1980
Achevé d'imprimer :12 juin 1980
ISBN 2.264-00301-4

TABLE DES MATIÈRES

Sommaire [7 — 9]

LE DEUX [11 — ...]
Marc Le Bot : Le corps double
Gilbert Lascault : Quelques jeux avec le deux
Alexandre Bonnier : Le tainsvouverre
Anne Cauquelin : Lettre à Marc Le Bot
Dominique Noguez : Plus ou moins de deux
Jacques Bertoin, Maurice Partouche : Colomb, la seconde rive
Marie-Domitille Porcheron-Fersing : Un dessin de Hans Bellmer et l'érotisme du dessin
Françoise Bonardel : Variations hermétiques
Charles Malamoud : La dualité, la mort, la loi. Note sur le nombre deux dans la pensée de l'Inde brâhmanique
Françoise Frontisi-Ducroux : Du simple au double
Christiane Rabant : Quelques lettres d'amour. Situation de la sublimation et du refoulement.
Ouliver Revault d'Allones : Beethoven et la hantise de l'unité
Daniel Charles : Le retour éternel du timbre
Michel Costantini : Dis, ou le cheminement du sujet
Jacques Guillerme : Notes sur quelques symétries spécieuses
René Passeron : Cain pleure
Catherine Thieck : Au bar des Folies-Bergères de Manet
Pierre Tilman : Il y a toujours un reste
François Molnar : Unum et duo
Anne Moeglin-Delcroix : Du couple au double
René Payant : Endre (d)eux
Florence de Mèredieu : Le corps jumeau
Hugh J. Silverman : Un égale deux, ou l'espaceautobiographique et ses limites
Muriel Gagnebin : La bisexualité psychiques dans les Têtes inverties de Thomas Mann
Suzanne Allen : L'entre-deux
Frank Curot : La dualité de l'espace et la théâtralité dans le Carosse d'or (Jean Renoir, 1953)
Conrad Libermann : Monstres doubles et jumeaux vrais
Christine de Bissy : Femme-fenêtre. Une alliance picturale

ACTUALITÉ

René Payant Constance Naubert-Riser, La création chez Paul Klee
Marc Le Bot : « Écrire et dessiner » (Colette Deblé. Mille fois dedans. 69 dessins accompagnés de deux entretiens avec Bernard Noël. Bibliothèque Obliques. 1979)
Maryvonne Saison : Gilbert Lascault. Écrits timides sur le visible
Dominique Noguez : Petites filles 1979
Jean-Clarence Lambert : Sur la bi-unité chez Iréna Dédicova
Marc Le Bot : Geneviève Monnier, le Dessin. Histoire d'un art
Catherine Mounier : Méphisto, ou le roman d'une carrière
Jean Perrot : Pour une histoire du romanesque
Gilbert Lascault : Compte rendu du « Petit Larousse de la peinture » [... — 432]

Annonce : Neuvième congrès international d'esthétique [433 — 434]
Collection 10/18 : Liste alphabétique des ouvrages disponibles [435 — 445]


(Contribution du Tenancier)
Index 

vendredi 16 septembre 2016

L'énigme de George

— Toc-toc.
— Qui est là ?
— Noémie.
— Noémie qui ?


(Comme d'habitude, votre réponse avec votre nom ou pseudo dans les commentaires...)

jeudi 15 septembre 2016

Où l'on annonce une nouvelle énigme pour le lendemain, concoctée par George...
(... et le Tenancier vous prie de bien vouloir vous pencher dessus parce que, c'est pas pour cafter, mais c'était un peu la honte la dernière fois.)


George WF Weaver soumettant une énigme au Tenancier, lequel réfléchit sur la pertinence de la présenter sur le blog.

(Croquis sur le vif par Jean-Paul Laurens.)

Énigme

On sait (nous avons les chiffres !) que nos énigmes ancien régime ont un certain succès. D’ordinaire, nous réservons nos jeux pour l’été, mais comme celui-ci a l’air de durer... eh bien nous nous sommes résolus à prolonger le plaisir.
 
Énigme
 
Lecteur, je m’annonce avec bruit,
Et sans jamais causer d’alarme ;
Pourtant l’effet qui me produit
Fait bien souvent verser des larmes.
Je me répète quelquefois,
Mais toujours dépourvu de grâces,
Et le plus séduisant minois
Fait par moi d’horribles grimaces.
Je fais goûter quelque plaisir ;
Un rien comme lui me fait naître ;
Et l’instant qui me donne l’être,
Tout aussitôt me voit mourir.
Mais il est temps que je finisse ;
Mon récit t’a rendu rêveur.
Courage, allons, mon cher Lecteur !
Bon… t’y voilà… Dieu te bénisse.
 
(Par M. de Beauchesne, Off de M.)
 
Elle est facile ! Si vous avez trouvé, comme d’habitude faites-en nous part dans les commentaires en indiquant votre nom ou à tout le moins un pseudonyme.

mercredi 14 septembre 2016

Deux paragraphes tirés de « Livres dépravés », de Gilbert Lascault

L’ordre biblioclaste
 
Il est heureux que cette résistance du livre existe. Car la bibliocastie, la volonté d’abolir les livres est bien rarement un acte transgressif, subversif. Bien plus souvent c’est une politique du pouvoir, un coup de l’État, un maintien de l’ordre. Les empereurs (et, par exemple, Chi Hoang Ti), les fascistes (en Allemagne, au Chili), les Églises établies (l’Inquisition) adorent mettre les livres au feu et les écrivains au milieu. La biblioclastie s’organise alors souvent au nom d’un livre unique : Mein Kampf par exemple. On dit que la Bibliothèque d’Alexandrie fut incendiée par l’ordre de César (général et écrivain) ou, du moins, qu’il ne fit pas grand effort pour la sauver. Plus que d’autres, certains livres sont persécutés ; le manuscrit de Sade, les Journées de Florbelle, a été brûlé sur l’ordre du préfet de police Delavau.
Dans les pays les plus « civilisés », l’État et ses appareils répressifs et idéologiques n’ont que rarement besoin de brûler spectaculairement des livres. Ils préfèrent empêcher, par des contraintes économiques et avec la complicité tacite de bien des éditeurs, la publication et surtout la grande diffusion des ouvrages qu’ils jugent dangereux pour la classe dominante. Les éditeurs courageux qui veulent passer outre son souvent ruinés par des procès divers.
 
Contre la vénération du livre
 
Il convient donc de lutter pour la libre diffusion des livres contre les censures économiques et politiques, contre les autodafés. Mais, à l’intérieur même de ce combat, il n’est pas nécessaire de considérer n’importe quel livre avec une vénération fétichiste.
Regarder les librairies et bibliotèques comme des temples n’est nullement souhaitable. Il nous faut, au contraire, comprendre que la forme habituelle de nos livres est, dans une certaine mesure, liée à certains impératifs de ceux qui sont nos ennemis. Nous sommes en même temps hostiles à toute censure et irrespectueux à l’égard du livre tel qu’il existe.
Les producteurs de livres autres mettent le livre à l’épreuve ; ils le pervertissent et le faussent ; ils en font des usages contre-nature. Ils tentent de le libérer de sa forme traditionnelle. Ils sont avec le livre, pour lui.
S’ils jouent dangereusement avec sa structure, ils ne souhaitent nullement, pour la plupart, détruire les livres des autres. Ils n’en ont d’ailleurs pas le pouvoir et ne souhaitent pas le posséder. Leur biblioclastie est sans rapport avec celle des défenseurs de l’ordre.
Ils ne veulent pas, en général, changer un ordre contre un autre. Consciemment ou inconsciemment, ils sont les adversaires de tout ordre stable et c’est contre la stabilité des formes du livre que fonctionne leur pratique.
 


Titres des paragraphes de l’article
 :
 
— La muraille fragile et la résistance des livres
— L’ordre bibloclaste
— Contre la vénération du livre
— Les livres impénétrables
— Livres pourrissant, livres torturés
— Livres blancs et livres raturés
— A humument de Tom Philips
— La pagination en jeu
— Échapper au rectangle
— La forme du livre conservée et détournée
— À l’horizon

Gilbert Lascault : Livres dépravés, in : Écrits timides sur le visible — UGE, 10/18 (1978)
(Voir ici.)

mardi 13 septembre 2016

10/18 — Gilbert Lascault : Écrits timides sur le visible




Gilbert Lascault

Écrits timides sur le visible

n° 1306

Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Série « Esthétique »
Volume sextuple

398 pages (400 pages)
Couverture de Pierre Bernard
Dépôt légal : 2e trimestre 1979
ISBN 2.264-00986-1

TABLE DES MATIÈRES

Sommaire [7 — 8]

Pour une esthétique dispersée [9 — ...]
Contrepoint n° 1 : Événements de 1906
Sept petites vues sur la vue
Anecdotes de l'œil
Éléments d'un dossier sur le gris
Contrepoint n° 2 : « Le bout de l'horribulaire »
Aventures d'une horizontale
Contrepoint n° 3 : Potirons et champignons du saint
Tableaux-tables de Steinberg
Contrepoint n° 4 : Les yeux noisette
Livres dépravés
Contrepoint n° 5 : Une sorte d'anéantissement général
Rideaux et spectacles
Contrepoint n° 6 : La fureur d'un enfant
De quelques problèmes formels posés par certains objets
Contrepoint n° 7 : Un chiffre
« L'usage du nécessaire »
Contrepoint n° 8 : Krishnamurti ; un ivrogne
Un peintre kleptomane
Contrepoint n° 9 : L'oreille coupée d'Arras
La pensée sauvage en acte
Contrepoint n° 10 : Éloge de la taupe
Villes miniaturisées
Contrepoint n° 11 Le troupeau de l'ethnologue
L'Égypte des égarements
Contrepont n° 12 : Le discours de l'Annoncier
Fernand Léger et l'anti-récit
Contrepoint n° 13 : Les peurs du lion
Lettres figurées : alphabet fou
Contrepoint n° 14 : Sucre de pastèque
Le cuisinier, l'art et la mort
Contrepoint n°15 : Un texte, pour moi, incompréhensible
Art Ensor / Hareng saur
Contrepoint n° 16 : Les enflures de l'écriture
L'alimentaire dans l'art américain récent
Ratatouille de mots et d'images
Sucres d'art
Contrepoint n° 17 : Comptines
Onze figures de la mort
Contrepoint ,° 18 : Fantômas, évidemment
De « L'empire des sens »
Contrepoint n° 19 : Le secret de la femme 100 têtes
Corps marqués
N + 1 banalités sur le maquillage
Contrepoint n° 20 : La peinture et ses comptes
Petit abécédaire du vêtement
Gnoli : peinture et vêtement
Contrepoint n° 21 : Au dos d'une « série noire »
La fête foraine
Contrepoint n° 22 : Dariole et fanchonettes
Machines assez peu célibataires
Contrepoint n° 23 : « ... qui vient de Trébizonde »
Elle est rouge, la petite fleur bleue
L'automne des cerfs-volants
Nuage
Le jaune d'œuf et le soleil
Contrepoint n° 24 : République La Pas D'erreur
Onze bribes de bestiaires à peu près contemporains
Contrepoint n° 23 : Le billet de Gustave
Les petites énergies et la puissance timide
Poubelle blues
Notes [... — 398]


(Contribution du Tenancier)
Index 

jeudi 8 septembre 2016

Et si vous croyez que c'est facile d'alimenter un blog comme celui-ci...
(Pause)


Le Tenancier et ses amis préparant la suite des billets du blog
(Allégorie gentiment fournie par M. Ilia Efimovitch Répine, merci p’tit gars…).

mercredi 7 septembre 2016

10/18 — Philip K. Dick : Ubik




Philip K. Dick

Ubik
Traduit de l'américain par Alain Dorémieux

n° 3034

10/18
Union Générale d'éditions
  Domaine étranger
Dirigée par jean-Claude Zylberstein

(Robert Laffont, 1970 pour la traduction française ; Philip K. Dick, 1969)
Brodard & Taupin  — La Flèche (Sarthe)
Dépôt légal : février 1999
Nouveau tirage : octobre 2003
288 pages

(Photo G. de Rémusat.)


(Contribution de Am Lepiq (monsieuye)
Index